Texaco:
nm propre, tiré ni du grec, ni du latin (et puis on s'en fout)
quelques blues mais très vite du jazz rock dans lequel ce groupe évolue
très à l'aise en distillant des chorus au feeling envoûtant et
dont la température peut monter au paroxysme.
Je les avais déjà
entendu à l'Anatole Bar, le 10 décembre2004, dans un style plus
électro-acoustique, suivant les exigences du propriétaire des lieux,
soucieux, et c'est tout à son honneur, de respecter le calme du
voisinage. De ce fait, ce soir là, le style était plus intimiste, tout
à fait dans le style d'une musique jouée dans un club jazz.
Pour ma part, j'avais trouvé cela très bien, mettant en relief un
feeling d'enfer, faisant monter la température de l'auditoire. J'étais
vite emporté par le jeu fascinant de Jean-Baptiste
Gaudray,
hypnotisé par le saxophone de Laurent
Meyer.
Hakim Molina
à la batterie, avec ses balais, soutenait avec une précision et un doigté
d'une justesse effarante l'ensemble;
Yves
Martinez en véritable homme orchestre un tantinet déjanté
nous assurait une infatigable rythmique à la basse appuyée d'une jambe
levée si haute comme pour mieux en marteler la puissance, des riffs
d'harmonica dans lesquels il se courbait jusqu'au sol pour creuser encore
plus dans la matière brute de la note, et le chant ( ah! pas mal le chant
mais s'il allait fourailler encore plus loin au fond de ses tripes...). Il
y a belle lurette que je ne suis plus parent d'élève car il m'inquièterait
c'gars là! La seule critique que d'aucuns pouvaient émettre était
de ne pas adhérer à leur musique, trop loin du vrai blues pour certains,
délibérément trop jazz pour d'autres, et là nous tombons peut être
dans une affaire de goût.
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Donc pas d'hésitation,
subjectif je suis, et c'est sans crainte que je tranche de mon avis
dont l'impartialité ne peut être discutée (sous peine de s'en prendre
une dans la tronche): J'ADORE.
Et c'est aussi sans aucune hésitation que je me retrouve en bonne
compagnie au club 83 de la Chouque le vendredi 14 janvier de
l'an de grasse (oui, je sais: de grâce; il y en a qui vont vraiment s'en
prendre une!) 2005.
Alors là,
attention les esgourdes, finit la 22 long rifle à la guitare, le PM à la
batterie, le tir au pigeon au saxo et tout ce que vous voulez comme armes
de salon. Nos musicos sorte l'artillerie lourde, du jazz rock, moult
blues et un ou deux boogies assénés aux décibels, façon missiles
anti-cons. Et nous retrouvons les mêmes chorus prenants, une température
musicale à dilater le sphincter des culs coincés, et un saxo, mes
cocos... j'ne ne vous dis qu'çà!
Parce que c'est pas un expansif de la
jactence, l’ami Laurent Meyer, pas
du tout le genre " poussez-vous d'là que la populace asservie
m'admire »; ce serait même plutôt le contraire au point que de
temps en temps, Yves Martinez le
poussait gentiment un peu plus vers le centre de la scène. Il sait tirer
le meilleur de son instrument et plus rien ne l’arrêterait (et
certainement pas moi) tant il est parti haut et loin.
Du décibel, j'en voulais bien, je me serait bien mis au pied de la scène
, fort belle, de ce haut lieu des nuits dansantes, mais pour mon goût, il
y avait un volume un poil trop fort, au point que je me suis mis en
retrait pour mieux apprécier. Il faut dire que nous aurions du être cinq
cents mais par un illusoire renfort nous nous vîmes qu'une trentaine en
arrivant au concert de Texaco.
C'était bien dommage. Autrefois le viking n'était-il pas un intrépide
conquérant (hein, guillaume!), avide de découvrir et de défricher de
nouvelles terres, remontant la Seine à coup de rame dans son fier
drakkar? Bah, ce n’est apparemment plus le cas de ses descendants, ou de
ce qu'il en reste, question d'aller découvrir et défricher de nouvelles
contrées musicales par delà la variétoch formatée façon pompe à
fric.
Mais quoi ? J’apprends que Texaco
sera au festival blues de Cahors qui se déroulera du 19 au 21 Juillet
prochains. De vous à moi, le Lot c’est une région magnifique pour vos
vacances d’été et si vous passez par Cahors…
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